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FINANCE ISLAMIQUE :
L’enjeu de la formation
Panorama de l’offre de formation en France
Tous les acteurs de la finance islamique s’accordent sur le fait que la formation est aujourd hui l’un des enjeux critiques pour accompagner le développement de cette industrie. Le secteur se développe en effet plus vite que sa capacité à former des experts, et cette pénurie de compétences engendre une concentration contre-productive des principaux scholars dans les grandes institutions normatives internationales du secteur.
Un profil d’expertise complexe … et rare
La particularité de cette industrie est double :
Elle a bien sûr besoin d’experts de la finance, à ceci près que les experts en question doivent avoir une très bonne compréhension du référentiel islamique.
Mais surtout, son existence dépend aujourd’hui d’une profession unique au monde, celle de jurisconsulte (habituellement désigné sous le vocable anglais « Scholars »).
Il s’agit d’experts maîtrisant tant les principes fondamentaux de l’islam, son droit économique et financier que la finance conventionnelle.
Pénurie des compétences
Si aujourd’hui la formation apparaît comme critique pour les IFI (Institutions Financières Islamiques), c’est que le secteur se développe plus vite que sa capacité à former des experts. Une enquête réalisée en 2007 sur un panel de 192 IFI par Euromoney Firm situait le besoin du secteur en Scholars dans une fourchette allant de 576 à 960 spécialistes (selon que le conseil comprend de 3 à 5 membres) à un horizon de 5 ans.
Concentration des professionnels
Outre la pénurie de compétences, cette industrie doit traiter un autre problème induit par cet état de fait : les quelques Scholars reconnus dans le monde sont présents dans toutes les IFI et organismes de supervision normative (Pour une présentation détaillée de ces organismes Cf. K.Merbouh et C.Banlier Techniques Financières et Développement Septembre 2009).
Le graphique illustre la surreprésentation dans le secteur des 6 Scholars les plus reconnus au monde.
Participation des « Sheikhs de Wall Street » aux instances normatives de la Finance Islamique | N.Yakubi | A.S. Abu Ghuddah | M.A. El Ghari | Y. De Lorenzo | Daud Bakar | M.T. Usmani |
Dow Jones Islamic Index | X | X | X | X | X | X |
FTSE Global Islamic Index Series | X | |||||
Standars & Poors | X | X | ||||
Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institution( AAOIFI) | X | X | X | X | X | |
International Islamic Financial Market (IIFM) | X | X | ||||
International Islamic Rating Agency (IIRA) | X | X | X | |||
Islamic Fiqh Academy | X |
Source : « La finance islamique à la française »Collectif d’auteurs sous la direction de Jean Paul Laramée p81 Figure 9, Abdel Maoula Chaar
On comprend bien qu’une telle concentration ait des conséquences en termes de gouvernance, d’efficacité des processus de validation, et de coûts. Certains professionnels s’inquiètent au point même d’imposer des restrictions de type gouvernementales (Interdiction de voyager dans le même avion, etc…)
Ces constats nous amènent à deux conclusions :
– Il est nécessaire de former des « Scholars » afin de réduire le risque d’oligopole au sein des IFI et de favoriser un renouveau de la pensée normative.
– Il est indispensable que la croissance de la finance islamique soit accompagnée par des spécialistes (en Droit, de la Shariah, en relations commerciales, en Système d’information, en ingénierie financière,…) et cela dans plusieurs domaines de la finance islamique tels que l’assurance, la banque (de détail et d’affaires), le capital investissement, la gestion de fonds, la microfinance.
Scholar : Une profession aux multiples compétences, qui s’apprend mais ne s’enseigne pas…
La formation des Shariah Scholars comprend généralement plusieurs années post bac, avec en moyenne un doctorat dans le domaine du Fiqh, au quel s’associe un doctorat (Phd) dans le domaine économique ou financier. De plus, une reconnaissance de ses pairs est indispensable, qui peut-être obtenue notamment à travers quelques années de pratique au service d’une ou de plusieurs banques. Ces nombreuses années de formation traduisent la grande complexité du métier et la nécessité de maîtriser d’excellentes compétences pour valider des produits financiers islamiques.
Il est clair que ce type de spécialistes a un coût souvent proportionnel à la double compétence rare qu’ils détiennent. Tenter d’évaluer la rémunération de ces experts s’avère un exercice approximatif, tant les données en la matière manquent de transparence. L’on sait que la rémunération annuelle moyenne par banque peut s’échelonner entre 15 000 et 25 000 $. Donc plus vous siégez dans des banques, plus votre rémunération sera conséquente et votre réputation étendue. Ce cercle vertueux ou vicieux – selon le point de vue que l’on adopte-, n’en demeure pas moins un frein puissant au développement du métier, créant de fait une sorte de numerus closus.
Aujourd’hui aucune formation au métier de Scholars « le nerf de la finance islamique » n’existe dans l’offre des organismes de formation, écoles ou universités à travers le monde. Il s’ensuit que chacun des futurs Scholars doit se former seul dans les meilleures universités de Fiqh (Le Caire, Damas, Fès, Malaisie,…) pour ensuite/ou en même temps, continuer sa formation en Economie/Finances dans les plus prestigieuses universités des Etats-Unis, du Canada, ou d’Europe.
La formation des experts
La formation d’experts trouve de plus en plus un écho dans le monde autant occidental qu’oriental, ainsi qu’en témoigne le tableau ci-dessous, extrait de « La mondialisation de la finance islamique » de Mr Dhafer Saïdane, lequel dresse un panorama des formations existant au niveau mondial :
UNIVERSITE OU ECOLE |
PAYS |
INTITULE DE LA FORMATION |
SITE INTERNET |
The Chartered Institute of Management Accountants |
Angleterre |
Certificate in Islamic Finance |
|
ICMA Centre University of Reading |
Angleterre |
MSc in Investment Banking and Islamic Finance |
|
Markfield Institute of Higher Education |
Angleterre |
master in Islamic Banking Finance and Management |
|
Institute of Islamic Banking and Insurance |
Angleterre |
Formation Continue |
|
Cass Business School |
R.U / Dubai |
Cass EMBA Dubai Program |
|
La Sapienza university & ISME |
Italie |
Master’s Degree in Mediterranean and Arab Finance and Banking |
|
Ecole Superieure des Affaires – ESA |
Liban |
Executive Master in Islamic Financial Management |
|
The International Centre for Education in Islamic Finance |
Malaisie |
Masters in Islamic Finance |
|
International Institute of Islamic Finance Incorporated |
Malaisie |
Formation Continue et Executive MBA Islamic Finance |
|
Islamic Banking and Finance Institute Malaysia |
Malaisie |
IBFIM i-series Programmes |
|
Emirates Institute for Banking & Financial Studies |
Emirats Arabes Unis |
Banking Diploma |
|
Bahrain Institute of Banking and Finance (BIBF) professionnal training Institute |
Bahrein |
Diploma in Islamic Accounting and Compliance |
|
International Institute of Islamic Busines and Finance |
Indonésie |
Formation Continue |
|
Trisakti University |
Indonésie |
Post Graduate Program on Islamic Economics and Finance |
D.Saidane « La mondialisation de la finance islamique » p122 tableau 7 Panorama mondiale des formations en Finance islamique
Récemment, on observe une accélération et une dispersion du nombre de formations. Pour le seul mois de Juin 2009, deux pays totalement opposés géographiquement ont annoncé pratiquement simultanément le lancement d’une formation en finance islamique. L’Australie, dont le sénateur Nick Sherry lors d’un discours à l’Université de La Trobe le 6 Juillet a salué la création du Master Islamic Banking and Finance Law and Management (Droit et Management en finance islamique Cf.http://www.latrobe.edu.au/lawman/courses/ibf-symposium/mibf-information) ; et la France avec la prestigieuse université Paris-Dauphine classée parmi les 10 meilleures universités européennes, dont la création de l’Executive Master « Principes et Pratiques de la Finance Islamique », a été saluée par Mme Lagarde Ministre de l’Economie et des Finances (http://www.financeislamique.dauphine.fr).
La France ?
L’IFQ : un premier jalon venu du Royaume Uni, très vite insuffisant.
Jusqu’à très récemment, devant l’absence de formation en Finance islamique en France, les étudiants ou professionnels français n’avaient pas d’autre choix que de recourir à l’Islamic Financial Qualification (IFQ) afin de pouvoir se former.
L’IFQ a été créé en Octobre 2006, au travers du partenariat entre ESA Beyrouth et SII (Securities and Investment Institute) il s’agit d’une certification en finance islamique sous la forme d’un ouvrage de 213 pages divisé en 10 Parties (dont Islam et contrats, Réglementation IFRS/AAOIFI et Gouvernance…). Ce support permet de passer un examen de type QCM (dont les centres d’examen sont à Londres, Paris, et Genève) qui est reconnu par les professionnels en Angleterre.
L’IFQ fut une réussite totale, le support de formation à été vendu à plus de 100 000 exemplaires à travers le monde, sans qu’il soit cependant démontré que chaque possesseur de l’ouvrage ait passé l’examen… Cela nous amène à nous poser une autre question en matière d’insuffisance de production de contenu sur la finance islamique.
Malheureusement, l’IFQ n’est pas été actualisé depuis son lancement et ne prend pas en compte l’évolution qualitative et quantitative de la finance islamique à travers le monde, ni la réglementation spécifique des pays où il est vendu, et donc lu. Ce qui en fait un livre incomplet, sinon obsolète. De plus, il fait l’impasse sur les matières qui dans le cadre de la finance islamique, doivent être absolument dispensées en profondeur, comme, entre autres, la sociologie, la philosophie et la géopolitique d’un part, la réglementation, la conformité et la gouvernance d’autre part. Enfin, cette formation ne permet pas de se mettre à jour en matière d’évolutions et d’innovations financières.
L’essor des formations longues en France
La première formation fut lancée dans un institut privé (IFESI) à Paris le 25 Novembre 2008 : le « Diplôme de Finance Islamique (DFI)», à même d’accueillir 25 étudiants. Les cours furent concentrés sur trois soirées par semaine, et complétés par une conférence organisée en Janvier 2009 sur l’éthique de la finance islamique. Dispensée par des enseignants et experts reconnus, la formation fut articulée autour de trois modules :
Module 1- Finance, et réglementation :
Chacun des domaines y a été traité sous les différents angles : marché, règlementation, normes comptables, et gouvernance. Sur un plan purement technique, ce module mettait l’accent sur l’analyse financière, les techniques bancaires (retail, investissement), et le Takaful (Assurance mutuelle islamique), la structuration de produits ainsi que la titrisation.
Module 2: Sociologie, histoire, économie politique et éthique :
L’approche de ce module a consisté à analyser les influences historiques, sociologiques et politiques de la finance islamique, et à mettre en perspective les principes de la finance islamique avec les discours des autres religions monothéistes.
Module 3 : Droit islamique :
Ce module a offert une introduction aux principes de la Shari’ah et aux préceptes du Fiqh, puis un enseignement en Fiqh al Mu’amalat (droit des transactions commerciales et financières).
Axée en priorité sur les questions financières, cette formation a représenté une année « pilote » qui a servi de test, et permis de préparer son industrialisation à grande échelle, partout en France. Cette expérience s’acheva avec succès le 18 juin 2009.
Moins de 2 mois plus tard, en Janvier 2009, fut lancé le Diplôme universitaire en finance islamique mis en place par l’Ecole de Management de Strasbourg. Ouverte aux étudiants et aux professionnels, cette formation d’une capacité de 35 élèves a une coloration juridique marquée.
Sur 400 heures dispensées, plus de la moitié sont consacrées à l’enseignement du droit. Le reste est consacré à la finance, l’économie, la sociologie, le Fiqh Mu’amalat, les ressources humaines et la réglementation.
Les cours sont concentrés sur trois jours par mois, précédés par une conférence sur un thème spécifique. Cette formation qui se terminera en Janvier 2010, a reçu un large écho dans la presse économique et financière.
Le 26 Juin 2009, l’Université de Paris-Dauphine a annoncé le lancement d’un diplôme de niveau Master 2, intitulé « Principes et Pratiques de la finance islamique » dont la rentrée est prévue à la mi-novembre 2009.
Le responsable de cette formation, Mr Elyes Jouini est Vice-président de l’Université Paris-Dauphine et co-auteur du rapport remis à l’Europlace fin 2008 :
« ENJEUX ET OPPORTUNITES DU DEVELOPPEMENT DE LA FINANCE ISLAMIQUE POUR LA PLACE FINANCIERE FRANCAISE : « 10 propositions pour 100 Milliards de $ »
(http://www.paris-europlace.net/files/doc137647.pdf)
Cette formation diplômante s’adressera pour moitié à des étudiants titulaires au minimum d’un Master 1, et pour l’autre moitié à des professionnels. La formation, de 350h, sera dispensée en alternance et concentrée sur deux journées (vendredi et samedi) afin de permettre aux professionnels de suivre les enseignements et aux étudiants d’exercer dans le milieu professionnel ou universitaire.
Dotée d’un corps professoral très qualifié, cette formation s’articule autour de 5 modules :
La Finance fondamentale
Théorie financière, Finance d’entreprise et gestion des risques internationaux
Environnement International
Histoire des religions, Géopolitique du monde musulman, Environnement réglementaire international : les modalités d’application en droit national et étranger, enjeux philosophiques et sociologiques, communication et marketing islamique.
Approches Conceptuelles
Sources et objectifs du droit musulman et droit des transactions commerciales et financières.
Banque, Assurance et Marchés financiers
Marchés internationaux de capitaux, produits islamiques cotés, financement international, principes de gestion de portefeuille, gestion bancaire : Risques et liquidité, analyse comparative de l’assurance Takaful, Gouvernance, normes comptables, d’audit et de conformité (AAOIFI, IFSB, IFRS)
Techniques Islamiques de la Finance
Structuration, sukuk, titrisation et autres produits structurés, analyse et évaluation financière et innovations financières
L’Université Paris-Dauphine a également annoncé le lancement d’une Chaire en finance islamique.
Les formations courtes en France
D’autres universités et écoles ont également introduit un enseignement plus court sur la finance islamique, entre autres :
Reims Business School :
Le 15 juin 2009, la Reims Business School a démarré une formation de deux semaines proposée par M. Ghassen Bouslama (Professeur de Finance à l’ESC Reims). Cette formation de 45h destinée à des étudiants français et étrangers en échange, enseignée intégralement en anglais réplique le programme de l’IFQ en vue d’entrainer à la préparation de l’examen de ce dernier. La formation est proposée pour des étudiants en Master 1 et Master 2, inscrits dans le programme Sup de Co Reims. Pour l’année 2010, la formation sera assurée sur deux périodes : trois semaines en janvier et trois semaines au mois de juin avec peut-être l’une de ces deux sessions assurée en français. Cette formation a également reçu un large écho dans la presse spécialisée, ainsi qu’une distinction médiatique Outre-Manche, décernée par The Economist. (http://www.economist.com/research/articlesBySubject/PrinterFriendly.cfm?story_id=13891584)
Sciences Po Paris :
Un enseignement de 12h, ‘Introduction marchés de capitaux islamiques’, sera dispensé par Mr Hassoune (Vice Président et Senior Credit Officer Moody’s) dans la spécialité « Affaires Internationales » du Master Finance et Stratégie.
Ecole Supérieure de Commerce de Lille :
L’Axe thématique « Intégration financière et monétaire européenne », entité du CNRS dont Dhafer Saïdane est un des animateurs, organise un Workshop annuel d’une journée sur le thème de la finance islamique. En mars – avril 2010 aura lieu le deuxième workshop à l’EM de Strasbourg.
IAE de Toulouse (UT 1)
Un enseignement de 6h, consacrées à la finance islamique est assuré par les membres de l’association Finequity à partir de 2009 pour tous les Master 2 de Finance.
L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne :
Plusieurs heures sont consacrées à la finance islamique dans plusieurs cours, telle une séance d’introduction à la finance islamique dans le séminaire de Christian de Boissieu ‘Dynamique des marchés des services bancaires’. Séance inscrite au second semestre des Master Pro Banque et Finance.
IAE de Paris 12 :
Un enseignement de 12 heures de finance islamique est prévu pour le mois de Septembre 2009.
Sup de Co Paris :
Une option Finance islamique pour la majeure finance est proposée aux étudiants, qui peuvent la suivre à l’ESA de Beyrouth.
Et notons enfin HEC, la faculté d’Evry, ainsi que la faculté de Lyon, qui proposent toutes des ateliers de durée variable en finance islamique.
L’avenir ?
La création de formations d’excellence proposera au marché des experts capables d’enrichir l’ingénierie financière islamique et de mieux répondre aux besoins humains de la jeune industrie de la finance islamique autant en France qu’en Europe. C’est à cette condition que l’industrie de la finance islamique gagnera en stabilité, et offrira un appui et un relais sûr à la finance conventionnelle.
En France, les bases sont posées. La finance islamique a plus que démontré son attractivité. (Cf. Rapport Jouiny/Pastré et les conclusions et axes de développement de l’Europlace :http://www.paris-europlace.net/files/doc309772.pdf.)
Le gouvernement français par la voix de la ministre de l’Economie a pris conscience de son intérêt et a encouragé son essor. La prochaine étape logique est donc l’implantation d’une IFI en France.
Quels seront les débouchés des personnes formées dans la mesure où aucune IFI n’est encore implantée en France ?
Bien que reposant sur un nombre d’expert encore modeste, il existe une véritable expertise en finance islamique au sein de l’industrie financière française. Il existe donc bien des opportunités sur le sol français, pour enrichir ces équipes existantes, et leur permettre de gagner en parts de ce marché très dynamique. Plusieurs sociétés françaises ou étrangères installées en France accompagnent aujourd’hui des clients français ou étrangers sur le sujet (Cabinets de Conseils, Cabinets d’avocats, Banques et assurances). Mais concernant la banque islamique proprement dite, source potentielle de recrutement massif, où en est-on?
La récente déclaration de Mme Lagarde lors du Forum Europlace le 2 Juillet 2009, en faveur de la finance islamique, annonçait dès l’automne une continuité des aménagements juridiques (Istisnah, Facilitation pour l’émission des sukuks) qui devrait faciliter la venue d’une banque.
Le 29 et 30 Septembre 2009 aura lieu la très attendue « conférence Euromoney », lors de laquelle la ministre de l’Economie, le Sénateur Philippe Marini, ainsi que Michel Cardona, secrétaire général du CECEI (Comité des Etablissements de Crédit et des Entreprises d’Investissement) établiront un état des lieux de la finance islamique en France et dresseront le tableau des opportunités que représente l’établissement de banques islamiques sur le territoire hexagonal.
Pour contacter les auteurs :
http://associationfinequity.hautetfort.com
Mail : association.finequity@gmail.com