L’école Malikite précise ce point important dans les relations entre le vendeur et l’acheteur.
Si une personne achète un bien dont on ne peut découvrir le vice ou les défauts cachés qu’en altérant le bien lui-même : exemple la pastèque ou encore du bois qui comporte en son intérieur des problèmes qui ne peuvent être dévoilés qu’en le cassant. Pour ces cas, l’acheteur ne pourra pas rendre le bien à son propriétaire ni exiger de remboursement ni d’indemnité hormis s’il avait conditionné cela dans le dit contrat ou si la coutume et l’habitude dans le marché en question consistait à rendre le bien à cause de cela.
Néanmoins dans le cas où le vice caché peut être dévoilé et connu sans altérer (ni changer l’état) du bien en question, comme pour les œufs : on peut savoir que l’œuf est pourri juste en le bougeant ou par des signes extérieurs. Pour ces cas, si le vice est de nature à empêcher l’utilisation du bien et le priver de tout intérêt et valeur, alors le vendeur devra rembourser l’acheteur (qui rendra le bien) : que ce vendeur soit de bonne foi ou dissimulateur (mudallis).
Si le vice (caché) du bien n’est pas de nature à le rendre inutilisable et que le vendeur n’était pas un dissimulateur : si l’acheteur a pris connaissance du vice avant d’utiliser le bien (et donc l’altérer) : il aura le choix entre garder le bien ou le rendre sans devoir ni prétendre à quoi que ce soit. Si maintenant l’acheteur utilise le bien puis prend connaissance du vice ensuite, il aura le choix de le rendre et rembourser la partie qui a été utilisée ou de le garder et être indemnisé sur la partie viciée de la part du vendeur (différence (proportion) entre le prix de la même marchandise saine et cette marchandise viciée) . Si le vendeur était un dissimulateur (tricheur) ,l’acheteur a le droit de garder le bien auquel cas il n’aura rien (comme indemnité) ou de rendre le bien et se faire rembourser intégralement.
Si on prend l’exemple des œufs (pour simplifier), si une longue période est passée avant que l’acheteur (utilise effectivement le bien) et déclare le vice, l’acheteur n’aura pas droit à l’indemnité (ni le remboursement) car on ne pourra pas distinguer si le vice est de la responsabilité du vendeur (est survenu chez lui) ou s’il relève de l’acheteur.
Voir à ce propos la vision des quatre écoles sunnites dans :
Al-Fiqh ‘alâ al-madhâhib al-arbaa d’Al-Jaziri, tome III, livre des ventes.