La fixation des prix est qualifié en droit musulman d’acte contraire à la justice. Le droit islamique stipule qu’en circonstances normales, il ne devrait pas y avoir de réglementation des prix c’est le marché qui s’en charge. Toutefois, cette règle comporte des exceptions.
Anas (que Dieu l’agrée) rapporte :
« Les prix sont devenus très chers à l’époque du Prophète (paix et salut sur lui), les gens lui ont demandé alors : « ô Messager d’Allah, fixe nous les prix (tarification) », le Messager d’Allah (paix et salut sur lui) répondit : « C’est Allah qui le fait, C’est Lui qui restreint ou étend (Ses faveurs) et c’est Lui qui assure la subsistance. Et j’espère rencontrer mon Seigneur sans aucune injustice commise envers quiconque ni dans ses biens ni dans sa vie »
Rapporté par At-tirmidhî, qualifié de bon et authentique.
Comme à chaque règle il y a des exceptions, l’exception citée par les savants est le fait d’être confronté à des spéculateurs sur le marché qui gonflent les prix par la tromperie et la triche et nuisent ainsi à l’économie. Dans ce cas, l’autorité a le droit de procéder à des tarifications et fixations des prix pour lever le préjudice.
Quand à la règle du tiers (vision de quelques Fuqaha), elle n’a aucune légitimité scriptuaire pour ce sujet, le bénéfice du commerçant n’est pas limité si ce n’est par le prix du marché, et il convient d’être souple dans ses transactions.
Il ne faut pas tromper, ni tricher ni pratiquer le Ghabn Al-fâhish dans les ventes.
Le Ghabn Al-fâhish que l’islam interdit est de vendre la marchandise à des prix excessifs qui dépassent les évaluations à la hausse des experts, cela nuit effectivement à l’acheteur et constitue une injustice.
La règle du tiers, est une analogie lointaine (qiyâs ba’îd) que certains font avec la règle du tiers dans la Wasiyya (testament) (cité dans le Hadîth de Saad Ibn Abî waqqâs).
Le leg (wasiyya: testament) c’est en effet ce que lègue la personne par testament de son vivant au profit d’une ou plusieurs personnes (non héritières):il ne peut y avoir de legs en faveur d’un héritier légitime. Les legs sont prélevés sur le tiers disponible…Ce qui dépasse ce tiers droit est restitué [aux héritiers légitimes]…
Le fait de vouloir justifier la fixation des prix au tiers par cette règle de la wasiyya est non acceptable et loin de la logique et du texte.
Evidemment, le commerce est géré en islam par un code moral qui interdit toute triche, tromperie,concurrence déloyale, Ghabn fâhish, stockage spéculatif, mensonge et dissimulation…Comme on a détaillé cela dans l’article sur les principes de ventes en islam.
Ce qu’on a précisé ici à propos de la fixation des prix, s’applique aussi pour la fixation du ratio d’endettement maximum des clients à 33%: il s’agit là d’une règle prudentielle et non d’une règle imposée par le Coran ou la Sunna!! S’assurer de la solvabilité d’un client est légitime, mais ni le Coran ni la Sunna n’ont fixé de valeur pour le ratio d’endettement maximum,encore une fois, le fixer à 33%, est une analogie lointaine (qiyâs ba’îd) que certains font avec la règle du tiers dans la Wasiyya (testament) (cité dans le Hadîth de Saad Ibn Abî waqqâs). Il s’agit là tout simplement d’une règle prudentielle et de « Best practice » et non d’une règle de droit musulman. Rien n’empêche de l’appliquer, il est même conseillé de l’appliquer, mais il ne faut pas dire qu’elle vient du Coran ou de la Sunna!
عن أنس قال: غلا السعر على عهد رسول الله صلى الله عليه وسلم فقالوا يا رسول الله سعر لنا فقال: إن الله هو المسعر القابض الباسط الرازق، وإني لأرجو أن ألقى ربي وليس أحد منكم يطلبني بمظلمة في دم ولا مال. رواه الترمذي وقال حديث حسن صحيح.
ويستثنى من المنع من التسعير ما إذا حدث خلل مصطنع في السوق وتلاعب وغش فإنه يجوز للسلطان حينئذ التسعير لرفع الضرر
الربح ليس له حد تحرم مجاوزته، ولكن ينبغي للتاجر أن يكون سمحا في معاملاته
ومن جملة ما نهى عنه الشارع الحكيم في البيع : الغبن الفاحش وهو الزيادة في الثمن زيادة لا تقع تحت تقويم المقومين من أهل الخبرة والاختصاص
لكن ما هو مقدار الغبن الذي يثبت به الخيار عند من قال به؟
اختلف في ذلك من قال به: فعند الحنفية والمالكية في الراجح والحنابلة في قول أن العبرة في تقدير الغبن بعادة التجار لأنهم هم الذين يرجع إليهم في العيوب ونحوها من الأمور التي تقتضي الخبرة في المعاملات.
والقول الثاني لكل من المالكية والحنابلة أن المعتبر في الغبن الثلث.
والقول الثالث للمالكية ما زاد على الثلث،